Le projet urbain

Le projet urbain

Organisé autour de plusieurs maîtrises d’ouvrage, le programme de Chalucet, quartier de la créativité et de la connaissance est aussi généreux que spectaculaire. Quartier inédit en Europe, il regroupe à la fois une problématique de reconquête de centre ville, d’urbanisme opérationnel et de création d’une véritable mixité. Le tout dans un écrin vert préexistant dont il a fallu redéfinir les usages et qui s’inscrit dans une vision verte à l’échelle de l’agglomération.

Concept urbain
L’ensemble du projet proposé par l’agence Corinne Vezzoni et associés, l’agence Devillers et associés et HYL paysagistes, a été pensé pour révéler les points forts de l’espace et redonner toute sa place à la nature. L’organisation urbaine du site est révélatrice d’une composition classique : un grand axe articulé depuis le palais de justice, traversant la place Gabriel-Péri pour s’achever face au pronaos de la chapelle.
La proposition de l’agence procède du basculement de cette composition symétrique pour mettre en oeuvre latéralement, à l’Est, une large bande de promenade qui accompagne la rue Chalucet et vient compléter le collier vert Henri-IV.
Tout au long de ce large parcours piéton s’égrènent des séquences différentes : plus naturelles au Sud, elles deviennent de plus en plus urbaines au Nord, pour se conclure par la placette, parvis d’entrée commun aux deux écoles Kedge BS et l’École supérieure d’art et de design (Ésad TPM).
À ce ruban vert sont connectés les équipements publics du programme : médiathèque, Ésad TPM, Jardin Alexandre 1er.

Site et enjeux
Chalucet est situé entre deux mondes, le XIXe et le XXe siècle, présentant des architectures très différentes. L’opposition ou la dualité se retrouvent également entre le Mont-Faron et le Jardin Alexandre 1er.
Un des enjeux primordiaux de la reconquête du site de Chalucet est de l’inscrire dans le cadre de la Promenade verte des remparts à laquelle il appartient. Chalucet constitue le premier maillon du collier de parcs appelé à relier le Port (enceinte Henri IV) au Parc des Lices (enceinte Napoléon III).
Ainsi le quartier de la créativité et de la connaissance doit restaurer des continuités résolument naturelles et de nouvelles connexions avec le coeur de ville. C’est une des raisons qui a conduit à intégrer le Jardin Alexandre 1er dans l’opération d’ensemble. Ce périmètre élargi, conjugué à la mixité programmatique retenue pour ce nouveau morceau de ville, constitue une opportunité rare qui invite à réinterroger profondément un site fermé jusqu’alors, afin de l’ouvrir largement sur la ville.
Etendu, il sera agrémenté de plantes et retrouvera ainsi son origine botanique, comme au temps où la Marine rapportait des espèces venues d’ailleurs à Toulon.

Le projet urbain
Il répond à une triple approche : urbaine, paysagère et environnementale.
D’une part la recomposition de l’îlot fédère deux quartiers : la ville haussmannienne, son orthogonalité impeccable et la ville du 20e siècle, plus lâche, qui s’appuie sur l’oblicité dictée par les anciens remparts. Situé à l’articulation de ces deux trames urbaines, le futur quartier de la créativité et de la connaissance trouve de nouvelles continuités Est/Ouest offrant une totale perméabilité de l’îlot.
Coupé en deux par un jardin ouvert en point bas et un hôpital fermé en point haut pendant plusieurs siècles, le site devient, dans le cadre de sa reconquête, un quartier ouvert avec des parcours Nord/Sud et des traversées Est/Ouest qui assurent les connexions avec la gare et l’hyper-centre animé de commerces et d’équipements de loisirs.
La continuité des rues et la ponctuation des parcours avec des – placettes, “porte-pont”, porche du pavillon d’accueil, grilles et portails du jardin – seront autant de nouveaux repères qui renouvèleront le rapport au site. D’autre part, l’accroche à la Promenade verte des remparts tisse les liens avec le grand paysage de la Rade et du site collinaire au pied du Faron, jouant de la pente Nord/Sud, du point-de-vue des perspectives, de l’implantation des programmes, de l’exposition des bâtiments ainsi que de leur épannelage.

Le projet urbain compose, sur toute son emprise, les nouvelles valeurs de nature en ville :
• en associant volontairement les 1.5 ha du Jardin Alexandre Ier, véritable poumon boisé du coeur de ville
• en développant l’ensemble de l’opération à la manière d’un grand parc ouvert dans la ville, relié aux autres équipements
• en privilégiant les piétons et les déplacements doux induits par les différents programmes
• en créant convivialité, synergie et rencontre entre les populations et les générations. Jardins et “aménagements urbains” fusionnent, pour tisser de nouveaux liens et cheminements d’usages entre la ville et le nouveau quartier.